Attendez que ma joie revienne
Attendez que ma joie revienne
Et que se meurt le souvenir
De cet amour de tant de peine
Qui n'en finit pas de mourir.
Avant de me dire je t'aime,
Avant que je puisse vous le dire,
Attendez que ma joie revienne
Qu'au matin je puisse sourire.
Laissez-moi,
Le chagrin m'emporte
Et je vogue sur mon délire.
Ouvrez cette porte.
Laissez moi,
Je vais revenir.
Attendez que ma joie revienne
Et que soit mort le souvenir
De cet amour de tant de peine
Pour lequel j'ai voulu mourir.
J'attendrai que ma joie joie revienne,
Qu'au matin je puisse sourire,
Que le vent ait séché ma peine
Et la nuit calmé mon délire.
Il est paraît-il, un rivage
Où l'on guérit du mal d'aimer,
Les amours mortes y font naufrage,
Epaves mortes du passé.
Si tu veux que ma joie revienne
Qu'au matin je puisse sourire,
Vers ce pays où meurt la peine
Je t'en prie laisse-moi partir.
Il faut de mes amours anciennes
Que périsse le souvenir
Pour que, libérée de ma chaîne,
Vers toi je puisse revenir.
Alors, je t'en fais la promesse,
Ensemble nous irons cueillir,
Au jardin fou de la tendresse
La fleur d'amour qui va s'ouvrir.
Mais c'est trop tôt pour dire je t'ame,
Trop tôt pour te l'entendre dire.
La voix que j'entends, c'est la sienne.
Ils sont vivants, mes souvenirs.
Pardonne-moi : c'est lui que j'aime.
Le passé ne veux pas mourir.
Barbara. 1963