Un couscous dans mon coeur

Publié le par ROBERT MARTIN

J'aime cuisiner. Ca me change les idées et, en quelques sortes, me relaxe. Je préfère hacher les oignons, l'ail et le persil à la main plutôt que d'utiliser un robot électrique, et regarder un plat mijoter, réduire et offrir aux narines l'évolution de son fumet plutôt que d'enfermer le tout dans une cocotte-minute.

Mes influences tunisiennes font que je m'aventure à quelques plats de "là-bas" tels que chorbas, tajines, chakchoukas, makroutes et dernièrement baklawas.

Et bien sûr, le couscous dont je vous propose la recette aujourd'hui.

Ce plat connu de tous, ainsi que tous les plats que j'ai cités plus haut, me rappelle des souvenirs profonds. Une femme rencontrée de l'autre côté de la méditerranée, à Menzel Jemil, près de Bizerte, en Tunisie, il y a déjà vingt trois ans. Des yeux en concurence avec la couleur de la mer, du ciel, et des portes de Sidi Bou Saïd. Elle devint ma maman de coeur, ma maman tunisienne et restera dans mon coeur à jamais. Peut-être vous parlerais-je d'elle de temps en temps au fil des sujets et de mes humeurs. Je ne vous dirais aujourd'hui que son prénom, celui d'une fleur : YASMINA. Ma "Omi Ya" à moi.

Aujourd'hui, le bleu de ses yeux innonde l'univers et, de là haut à présent, je lui dédis ces quelques mots et ce coucous dont elle préparait la graine à la main, avec amour de la tradition, et la faisait sécher sur le toit arrosé de soleil. C'est grâce à elle que je vous propose aujourd"hui ma recette du coucous.

Bisous Omi Ya.

Dscn2187 Pour préparer ce plat savoureaux, il vous faut de la viande de boeuf, d'agneau, de mouton, du poulet, des merguez, c'est selon vos goûts et aussi le temps dont vous disposez puisque la cuisson diffère d'une viande à l'autre.

Dans le faitout de votre couscoussier, faite revenir cette viande dans un peu d'huile d'olives (Omi Ya la roulait dans le sel et les épices avant). Ajoutez un oignon haché. Une fois le tout bien doré, salez, poivrez et ajoutez les épices. Vous pouvez utiliser du ras-el-hanout (mélange d'épices appelé aussi tout simplement "épices à couscous") mais personnellement je préfère mélanger les épices moi-même en prenant un peu de cumin, un peu de curcuma et un peu de tabel (coriandre moulue). N'oubliez pas l'ail. Ajoutez du concentré de tomates et couvrez d'eau. Moi, j'y plonge en plus un ou deux cubes de bouillons de boeuf ou de volaille. Couvrez le tout et laisser cuire.

Une fois la viande pratiquement cuite (attention : le poulet cuit très vite), vous ajoutez les légumes coupés en tronçons, en fonction de leur temps de cuisson. Ainsi, les carottes auront le privilège d'entrer dans le bain les premières. Puis les navets, le céleris branche, les courgettes et le poivron. Peuvent également être de la fête, du celeris-rave et des pommes de terres, par exemple.

Faites bien attention à la cuisson des légumes afin qu'ils soient cuits mais encore un peu fermes.

Evidemment, il n'y a pas de couscous sans pois-chiches (trempés plusieurs heures puis cuits à l'eau éventuellement avec du sel et du cumin). Pois-chiches que vous rajouter aux légumes enfin de cuisson.

Parlons à présent de la semoule que certains préfèrent fine ou moyenne. Versez-la dans un grand plat et mouillez-la à l'eau pour la faire un peu gonfler. Ajoutez un peu d'huile d'olives et de sel. "Roulez" les graines entre vos mains pour qu'elles se détachent bien et la mettre dans la partie haute du couscoussier placée sur la gamelle afin qu'elle cuise à la vapeur du bouillon.

Voilà c'est fini. C'est un peu long mais pas si compliqué que cela.

Vous pouvez dressez votre couscous comme on vous le sert ici dans les restaurants : légumes, viande et semoule dans des plats séparés ou comme on vous le sert en Tunisie (et comme le faisait Omi Ya) : la viande et les légumes déposés sur la semoule préalablement arrosée de bouillon.

En Tunisie, ils ajoutent inévitablement dans le bouillon de l'harissa ou des piments forts (voire même les deux à la fois). La cuisine tunisienne est souvent très épicée.

Pour les proportions, c'est à vue d'oeil et selon le nombre de convives.

Bon apétit.

Photo P'tit Bob - Reproduction interdite

Publié dans Gastronomie

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V
La Tunisie est dans ton coeur, et ton couscous, qui est le meilleur que je connaisse, en témoigne bien. <br /> Il est bon, beau, copieux, élaboré avec soins, et servi comme un message qui veut faire découvrir la Tunisie aux convives qui ont la chance de prendre place à ta table. <br />
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